Pas de repos pour les guerriers. Ce soir, je dois affronter la terreur Lilou et ses propos injurieux lors des matches de hockey. D'ailleurs, je me demande encore pourquoi je lui ai proposé de m'accompagner. C'est vrai, elle va vouloir que je lui explique les règles à nouveau, que je lui achète un sandwich car évidemment à force de crier, madame aura faim. Enfin bref, avec elle, c'est comme le mariage: c'est pour le meilleur et pour le pire, mais surtout pour le pire. Je pourrais passer des heures à la critiquer, mais ça serait trop long et de plus, je dois être prêt pour voir mon match. J'enfilai alors mon slim bleu qui me faisait des jolies petites fesses canons puis un simple pull blanc avec un blaser noir. Étant donné que je suis un homme très beau, je mets toujours l'accent sur mes tenues vestimentaires. Quoi que non, je ne suis pas vraiment de ce genre là, je suis plutôt simple comme garçon. Après des réflexions très intenses, j'optai finalement pour un gros pull bien chaud afin de ne pas mourir de froid tout à l'heure. A moins que Lilou me réchauffe, mais ça, c'est une autre histoire. Elle est égoïste la petite .. Après avoir grignoté deux trois cochonneries, je me pressai pour retrouver Lilou chez elle. En tant que bon gentleman, je me devais de chercher la demoiselle à son foyer. J'étais à l'avance, situation que j'apprécie fortement; et puis avec le monde qui allait avoir, pour se garer, ça ne serait pas facile. Il faut donc prendre toutes les précautions. Arrivé à hauteur d'un feu, rouge, j'envoyais un sms rapidement à Lilou: descends, je suis là dans deux minutes. Le message envoyé, je tapotai ma poche pour vérifier que je n'avais pas oublié les billets chez moi. Ce serait honteux. Comme prévu, au bout de deux minutes, j'étais en bas de chez elle, l'attendant patiemment. La porte finit par s'ouvrir et évidemment je me devais de lui sortir une grosse vanne. " Alors mémé, on a du mal à descendre les escaliers. " Je me mis à rire, oui, mon humour ne volait pas haut mais au moins je respire la joie de vivre. Je repris la route après avoir constaté qu'elle s'était installée dans la voiture. Direction la patinoire afin de passer une bonne soirée. Arrivé à hauteur du fameux endroit, où il y avait déjà mal de monde finalement, c'est pourquoi j'ai demandé l'aide de ma merveilleuse amie. " Si tu vois une place, n'hésite pas. " Il faut bien qu'elle serve un peu à quelque chose ... Bref, passons l'épisode du stationnement et tout le tralala. Enfin installés, je pouvais enfin profiter de ma Lilou. Je la pris dans mes bras et lui déposai un baiser sur la joue. " Alors, ma petite Lilou, tu as passé une bonne journée ? "

Je ne sais pas ce qui est le pire... Assister à un match de hockey alors qu'on y connait strictement rien ou passer une soirée avec son abruti de meilleur ami ? Franchement, je ne sais vraiment pas. Mais je plains ceux qui doivent passer une soirée à la patinoire pour assister à un match de hockey, alors qu'ils n'y connaissent strictement rien, et ce, avec leur abruti de meilleur ami à leurs côtés. Si cela devait m'arriver, je... Oh~mais attendez ! C'est en train de m'arriver *soupire* Pourquoi ai-je accepté d'y aller ? Pourquoi ne suis-je pas capable de dire non à ce nem qui me sert de meilleur ami ?

Pensant cela si fort qu'on pouvait presque l'entendre, je me regardais dans le miroir de la salle d'eaux en soupirant. Non pas que cela me dérange de passer du temps avec mon meilleur ami Thomas, malgré que l'idée de le ligoter à un arbre et de l'abandonner me soit plusieurs fois venue à l'esprit, mais un match de hockey, franchement... Il aurait pas pu trouver mieux ? Je sais pas moi. Un petit macdo, histoire de rigoler et de se goinfrer avec de la mauvaise bouffe. Ou un cinéma, pour passer notre temps à rire extrêmement fort dans le but de faire chier les autres spectateurs. Mais non, cet abruti à choisi d'aller voir un match de hockey. Et moi, en meilleure amie trop gentille et trop faible que je suis, je n'ai pas su lui dire "non", je n'ai pas su résister à sa gueule d'ange. C'est donc d'un pas lent et pas très déterminé que je finissais de me préparer, arrangeant mes cheveux d'un coup de brosse rapide et enfilant une chemise à carreaux rouges qui venait parfaitement s'ajouter à mon jean et mes bottines couleur beige. J'attrapais ensuite mon sac à main et me dirigeai vers la porte d'entrée, en saisissant mon écharpe et mon manteau, au passage. Il faut dire que, près d'une patinoire, la température ne doit pas être trop élevée et en petite frileuse que je suis, il valait mieux pour moi que je prenne des précautions. Après avoir fermé la porte d'entrée, j'entrepris de descendre les escaliers de mon immeuble, tout en essayant d'enfiler mon manteau. Chose qui n'est pas des plus faciles à faire, surtout quand vos mains sont déjà envahies par vos clés et votre sac à main. Je dûe bien mettre 2 ou 3 minutes pour le faire car, à peine avais-je franchit la porte du hall que Thomas me fit remarquer ma lenteur "Alors mémé, on a du mal à descendre les escaliers." Ne prenant même pas la peine de lui répondre, je lui tirai la langue et m'installai dans sa voiture, côté passager.

Après quelques minutes de route, nous arrivâmes enfin à la patinoire. Patinoire qui semblait déjà être bondée, si on en croyait le parking qui était presque plein. "Si tu vois une place, n'hésite pas." "Tu crois que je fais quoi depuis tout à l'heure ? Je scrute pas les alentours pour admirer les voitures, crois moi." Faisant plusieurs fois le tour, à la recherche d'une place, nous finîmes tout de même par en trouver une. Et comme par hasard, il nous fallait maintenant traverser pratiquement tout le parking pour atteindre l'entrée de la patinoire. Sortant de la voiture, toujours aussi déterminée qu'avant de quitter mon studio, c'est à dire très peu, je me dirigeai vers la patinoire avec mon meilleur ami. Et c'est une fois à l'intérieur que la vraie galère commença. Des centaines et des centaines de personnes se pressaient pour avoir les meilleures places. Il était presque impossible d'en trouver deux de libres, côte à côte. Je poussais de nouveau un soupir. Bien heureusement, nous réussîmes à en trouver deux, pas très loin de la patinoire mais pas trop près non plus. Mais le best du best, c'était qu'elle se trouvait à quelques mètres du stand de nourriture *étoiles dans les yeux* Nous prîmes donc place et Thomas me prit dans ses bras avant de me déposer un baiser sur la joue. Baiser que j’accueillis avec un grand sourire. "Alors, ma petite Lilou, tu as passé une bonne journée ?" "Mouais... ça peut aller. Si on exclu le fait que j'ai failli me casser la figure lorsque je servais un client au bar. Que la machine à café est tombée en panne et qu'un alcoolique complètement pété m'a prit la tête pendant plus de deux heures. Et toi ?" lui demandais-je, un sourire aux lèvres. Je devais quand même avouer qu'être avec mon meilleur ami après une journée de travail, cela me faisait un bien fou.

" Tu crois que je fais quoi depuis tout à l'heure ? Je scrute pas les alentours pour admirer les voitures, crois moi. " Madame se rebellait. Je me mis à rire à nouveau. J'adorais notre amitié rien que pour ça.. On s'en prenait toujours plein la tête mais au final, on s'aimait beaucoup. Enfin, je l'espère. Étant bloqué par les voitures devant moi, je tournai la tête avec un sourire machiavélique en direction de Lilou. Je frappai sa cuisse bien fort, dans l'unique but de la provoquer encore et encore. " Bah dis donc, c'est que mémé est de mauvais poil ce soir. " Je me mis à rire, comme toujours. Je m'imaginais déjà une scène de violence dans la voiture avec moi, martyrisé. Pauvre moi. Enfin bref, après quelques minutes passés sur ce magnifique parking, on a réussit à se garer et c'était le principal. Bon, on était à l'opposé du stade, mais avec Lilou, on n'a pas peur de marcher quelques mètres, ça n'épuise en aucun cas des sportifs comme nous. Bref, finalement installés à peu près à notre convenance, c'était donc l'heure de la discussion. Je gardais encore ma meilleure amie dans les bras. Malgré tout, elle m'avait beaucoup manqué cette semaine et j'adorais faire ma possessif. Je regardais à droite et à gauche, afin d'observer les gens autour de nous. Au moins, l'intérêt de l'avoir dans mes bras est que les méchants garçons pervers de ce stade n'iront pas la voir. C'est moi son psychopathe, pas les autres. Mouhaha. " Mouais... ça peut aller. Si on exclu le fait que j'ai failli me casser la figure lorsque je servais un client au bar. Que la machine à café est tombée en panne et qu'un alcoolique complètement pété m'a prit la tête pendant plus de deux heures. Et toi ? " " Te casser la figure ? Comment ? " Parfois, je n'envie pas ma petite Lilou. Après les cours, elle doit travailler en tant que serveuse et je n'imagine pas ce que c'est. Personnellement, je n'ai pas besoin de travailler pour financer mes études, et je me trouve chanceux sur ce coup-là. " Ah ah. Toute façon, ma petite Lilou, tu n'attires que les personnes ivres, c'est pas nouveau. " Je me mis à sourire. Évidemment, c'était juste histoire de la taquiner comme d'habitude. Elle est très jolie Lilou.. Mais ça, je pense qu'elle le sait déjà. " Moi ? Je t'ai espionné toute la journée, sinon rien d'intéressant.." Je vous l'avais dit que c'était moi le psychopathe. Je remarquais juste après que la personne devant nous avait déjà prévu son stock de bière pour le match à venir. " Tiens. Je parie que tu vas lui plaire à celui là. C'est un alcoolique comme tu les aimes. " Je sortis de ma poche ma paire de gants noirs, j'avais déjà les mains gelées ..

Quand je vous disais que mon meilleur ami était un abruti, je n'exagérais en aucun cas. Je ne sais pas ce que j'ai bien pu faire pour mériter cela. Peut-être ai-je massacré des gens ou provoqué une crise économique dans une vie antérieure. N'empêche que, pour que j'hérite d'un meilleur ami comme lui, Dieu devait surement m'en vouloir énormément. "Non mais, tu ne vas pas bien ou quoi ?" dis-je en me frottant la cuisse. "Bah dis donc, c'est que mémé est de mauvais poil ce soir." "Tu sais ce qu'elle te dit la mémé, abruti ?!" Je serrai le poing et lui donnai un coup sur le bras. Coup qui, cependant, n'eut pas l'effet que j'attendais. M'ayant faite à l'idée qu'il aurait mal, au moins un minimum, je fus dégoutée de constater que cela ne lui fit rien. Au contraire, il se mit à rire aux éclats. J'aurai peut-être dû le frapper plus fort mais trop tard... il venait de trouver une place et il nous fallait maintenant descendre de la voiture. Pas grave, je comptais me venger plus tard.

Nous étions, à présent, assis à nos places. Ces places que nous avions mis tant de temps à trouver. "Te casser la figure ? Comment ?" "Un client a eu la bonne idée de mettre son pied au moment où je passais. Heureusement, depuis le temps, j'ai développé quelques réflexes sinon je me serais très vite retrouvée face contre terre." Je lâchai un petit rire. L'un de ces rires qui veulent dire "Quelle vie de merde je mène, franchement." Il est clair qu'il n'y avait pas grand chose à envier à ma vie. Des parents divorcés, un petit frère que je ne vois pratiquement plus, des fins de mois difficiles que je suis obligée de combler en travaillant comme une acharnée, tout en continuant mes études à côté... Ah ça oui... il n'y avait vraiment rien à envier à la vie que je mène. Pourtant, je ne m'en plaignais pas. Ou très rarement. Et puis, me plaindre n'y changerait certainement rien. "Ah ah. Toute façon, ma petite Lilou, tu n'attires que les personnes ivres, c'est pas nouveau." "Franchement, je préfère attirer des mecs ivres qu'être sans cesse poursuivie par de petites minettes en chaleurs, juste pour ma belle gueule ! Mais bon, chacun ses goûts." Comment ça jalouse ? Moi, jalouse des filles qui courent après Thomas ? N'importe quoi... comment pourrais-je être jalouse de choses pareilles ? Non, je dirai juste qu'elles m'insupportent. La plupart d'entre elles sont trop... enfin, elles sont trop... vous comprenez, non ?! Peut importe. "Moi ? Je t'ai espionné toute la journée, sinon rien d'intéressant.." "Oh vraiment ? Tu es si amoureux de moi au point de m'espionner pendant mes heures de travail ? Je m'en doutais un peu mais te l'entendre dire comme ça, ça fait un choc." dis-je l'air faussement étonné. Je lui fis mon plus beau sourire avant de me blottir un peu plus dans ses bras. "Tiens. Je parie que tu vas lui plaire à celui là. C'est un alcoolique comme tu les aimes." "Tu n'as surement pas tord. J'irais le voir pendant le match, si jamais tu m'énerves un peu trop..." Vous ne savez pas à quel point c'est plaisant de lui en envoyer plein la gueule, quelques fois. Après tout, il ne se gène pas pour me faire la même chose alors... Comme on dit, œil pour œil, dent pour dent. Je le vis sortir ses gants et me décidai à faire de même. Mes mains commençait à prendre une petite teinte violette à cause du froid et malgré le fait que je les frottais l'une contre l'autre, il m'était impossible de les réchauffer. Cependant... "M*rde ! J'ai oublié mes gants !" dis-je l'air dépité, en fouillant dans mon sac comme si ma vie en dépendait.

J'adore me faire frapper, mais avec Lilou, c'est encore plus marrant. Elle essaye tellement de me faire mal mais n'y arrive jamais. C'est peut-être parce qu'elle m'aimait trop pour me faire souffrir comme ça. En attendant, je me préparai à une certaine vengeance.. Après tout, elle ne peut pas en rester là, du moins je ne pense guère. "Un client a eu la bonne idée de mettre son pied au moment où je passais. Heureusement, depuis le temps, j'ai développé quelques réflexes sinon je me serais très vite retrouvée face contre terre." Quand j'entends ce genre de propos, j'ai l'impression que le client voulait l'assassiner. Elle a tout de même une vie assez merdique, et je me demande même si elle n'est pas la fondatrice du fameux site: Vie de merde. En attendant, sa journée se terminera très bien puisque je suis à ses côtés pour l'aider à affronter ses péripéties quotidiennes. Je suis le sauveur de ces dames après tout. " Je ne sais pas comment tu fais.. Mais t'as pas vraiment pas de bol ma vieille ! " J'esquissais un petit sourire, après tout ce n'est pas très marrant quand ce n'est pas moi l'origine de ses problèmes. Ah ah. "Franchement, je préfère attirer des mecs ivres qu'être sans cesse poursuivie par de petites minettes en chaleurs, juste pour ma belle gueule ! Mais bon, chacun ses goûts." Alors là, c'est la plus belle connerie que j'ai entendu de toute ma vie. Bon dans un sens, je peux comprendre qu'elle n'ait pas envie de se faire poursuivre des filles, mais des mecs ivres ? Je pourrais carrément faire une dissertation sur le sujet... C'est vrai quoi les mecs ivres peuvent juste te vouloir car ils sont complètement ailleurs.. Ce n'est pas forcément un compliment pour la fille. Enfin bref, je ne lui en veux pas, elle a toujours été bizarre toute façon Lilou. Cependant, j'ai retenu des propos à mon égard. Je ne me fais pas poursuivre des minettes en chaleur, ou alors je ne m'en souviens pas. Quoi que. Mais bon, ses propos sont quand même démesurés. " Attention... " Je pris une pause, pour laisser un peu de suspens et déposai ma main droite sur la joue à Lilou. "Lilou, tu craques pas pour moi, j'espère ? " C'est vrai... Elle fait la jalouse et en plus elle dit que j'ai une belle gueule.. Trop c'est trop. Ces compliments m'ont fait un choc. En plus, j'ai osé lui dire que je l'avais espionné... "Oh vraiment ? Tu es si amoureux de moi au point de m'espionner pendant mes heures de travail ? Je m'en doutais un peu mais te l'entendre dire comme ça, ça fait un choc." "Je ne voulais pas que tu l'apprennes comme ça.. Je regrette, amèrement, si tu savais.. " Autant jouer le jeu non ? Puis être amoureux de Lilou, ce n'est pas une véritable corvée. Humour. Elle est chiante."Tu n'as surement pas tord. J'irais le voir pendant le match, si jamais tu m'énerves un peu trop..." Décidément, elle savait me faire rire la petite. "Je t'en prie. En plus, j'avais déjà prévu de te le présenter ... Sinon, tu vas finir vieille fille avec ton célibat qui date de 30 ans." J'avais donc mis mes gants tandis que Lilou était à la recherche des siens. Elle constata très rapidement qu'elle les avait oublié. Quelle tête de linotte ! Bref, du coup, une once de culpabilité venait faire surface.. "Bon bon, ... tiens je te les prête. Je vais pas te réchauffer les mains, les minettes en chaleur vont être jalouses sinon..." Je lui tendis les gants et une voix s'éleva. Le match n'allait pas tarder à commencer.

Parfois, je me demande si mon meilleur ami n'est pas un peu maso sur les bords. Non, c'est vrai... A chaque fois que je le frappe, j'ai l'impression qu'il y prend énormément de plaisir. Ça en devient presque flippant. N'empêche, il était certain que je n'allais pas en rester là. Comme on dit, la vengeance est un plat qui se mange froid. "Je ne sais pas comment tu fais... Mais t'as vraiment pas de bol ma vieille !" "Ah ça, c'est sûr. Pour être tombée sur un meilleur ami comme toi, j'ai tout sauf du bol." Je suis méchante, hein ? Mais que voulez-vous... je ne peux pas m'en empêcher. Et puis, c'est lui qui me tend la perche à chaque fois, j'y peux rien. De toute façon, quand il s'agit de vanner sa meilleure amie, donc moi, il n'est pas mal dans son genre, lui non plus. Je ne fais que lui rendre la monnaie de sa pièce *grand sourire* "Attention... Lilou, tu craques pas pour moi, j'espère ?" Je dégageai sa main de ma joue, d'un geste rapide, avant de lui donner une légère tape derrière la tête. "Tss... n'importe quoi. Arrête de dire des bêtises, abruti." C'est vrai, je ne craque pas pour lui. Je mentirai si je disais que je ne le trouve pas mignon, attirant, gentil, etc... Mais non. Disons juste que je suis très possessive, même envers mes amis. Et encore plus quand il s'agit de mon meilleur ami. Alors forcément, je peux être jalouse quand je le vois avec d'autres filles. Mais ce n'est, en aucun cas, de la jalousie due au fait que je sois amoureuse de lui. Je n'ai tout simplement pas envie qu'il m'oublie car il sort avec une fille... "Je ne voulais pas que tu l'apprennes comme ça... Je regrette, amèrement, si tu savais... " J'esquissai un petit sourire et lui donnai, de nouveau, une petite tape amicale sur le bras. Quand je vous disais qu'il était surement maso... Il fait absolument tout pour que je le frappe, cet idiot."Je t'en prie. En plus, j'avais déjà prévu de te le présenter... Sinon, tu vas finir vieille fille avec ton célibat qui date de 30 ans." "Me le présenter ? Non merci. Je sais encore me débrouiller seule. Je n'ai pas besoin de ton aide pour trouver des mecs." dis-je, d'une moue boudeuse. Cherchant mes gants en vain, je pris un air faussement surpris quand Thomas me tendit les siens. Trop de bonté en lui... "Bon bon... tiens je te les prête. Je vais pas te réchauffer les mains, les minettes en chaleur vont être jalouses sinon..." Je lui souris et pris les gants qu'il me tendait, que j’enfilai rapidement. J’attrapai ensuite ses mains et entrepris de les lui chauffer. Elles pouvaient être jalouses, ses minettes en chaleurs. Cela m'était complètement égal. Il avait eu la gentillesse de me passer ses gants alors je n'allais tout de même pas le laisser mourir de froid, ce pauvre petit nem.

Une demi-heure après, alors que le match avait déjà été bien entamé et que l'équipe de notre ville menait de quelques points, je me levai de mon siège et me dirigeai vers le stand de nourriture. Il faut dire que toute cette agitation autour de nous m'avait donné faim. Puis, Thomas était tellement absorbé par le match que je n'osai même pas lui parler. Alors, forcément, l'ennui commençait à se faire ressentir. Ce n'est pas que je déteste le hockey mais comme je n'y comprends pas grand chose, alors j'ai tendance à facilement décrocher. Puis, voir des gens se foncer dessus et essayer de faire tomber l'adversaire pour récupérer un disque... très peu pour moi. Trop de violence. Après avoir acheté quelques petits casse-croûtes tout chauds, afin de nous réchauffer, je revins à ma place où je trouvai un Thomas, toujours aussi absorbé par ce qui se déroulait sous ses yeux. J'étais presque sûre et certaine qu'il n'avait pas remarqué ma petite absence d'une dizaine de minutes. Un sourire se dessina sur mon visage et je poussai un petit soupire. Je pris ensuite place aux côtés de mon meilleur ami et lui tendit un panini "Tiens..." Avouez, je suis trop gentille...

"Me le présenter ? Non merci. Je sais encore me débrouiller seule. Je n'ai pas besoin de ton aide pour trouver des mecs." Après tant de méchanceté gratuite, voulait-elle seulement m'achever avec cette phrase ? Bon, il était temps de passer à autre chose. Heureusement pour elle, j'aurais trouvé un moyen de la vexer mais je ne suis pas non plus un horrible garçon, comme elle le dit souvent. Bref, cessons donc ces jeux puérils. Elle me réchauffa les mains, d'ailleurs, je fus très vite à accepter. A la base, j'ai toujours froid aux mains et je pense que la chaleur venant de la patinoire n'allait pas du tout m'aider. Cependant, ma réflexion relative à la température régnant dans tout mon être, s'était vite évaporée. Comment ? Pourquoi ? 1) Lilou me donnait chaud. 2) Le match avait commencé. J'étais le gars plutôt mauvais supporter et vulgaire à la vision d'un match. Lilou devait avoir honte de me voir comme ça. J'étais dans l'euphorie la plus totale parfois. Mais bref, mon équipe dominait le match, et donc le score était conséquent. Un sifflement retentit dans la pièce, annonçant la fin de la première période. Après tant d'actions, de cris, d'applaudissements, je me devais de me reposer cinq minutes. J'étais ailleurs, souriant .. Quand je vous disais que je vivais le match à fond ... J'ai finalement ressuscité et repris la parole. " Ah quel match de folie ! J'ai carrément des fourmis dans les pieds. " ... Et maintenant, je parlais tout seul, ma petite Lilou, au même moment, s'était enfui. J'étais si peu intéressant comme garçon ? Oh et puis avec le bruit qu'il y avait ici, elle n'a pas dû m'entendre. Tant pis. En attendant patiemment le retour de mon amie, j'avais entrepris une discussion avec l'homme de devant. Vous savez, celui à qui je devais présenter Lilou. J'avais envie de lui tendre un piège mais bon, je n'ai jamais été très doué. Bref, quelques mots avaient été échangés par rapport au match et puis Lilou fit son arrivée. Gentille comme tout, elle m'avait même rapporté un panini. Je lui fis un grand sourire et dévorai directement le panini. "Merci beaucoup Lilou." En plus, elle avait choisi mon panini préféré. J'étais décidément fan d'elle. J'adressai à la parole de l'homme de devant. " Je vous présente Lilou, célibataire." Je me mis à rire, j'étais vraiment débile.

Ce n'était pas la première fois que Thomas me demandait de l'accompagner à un match de hockey. Ce n'était pas non plus la première fois que je me retrouvais, là, à le regarder et l'écouter crier comme un fou, sous prétexte que l'un des joueurs de l'équipe de la ville s'était fait piquer le disque, ou plutôt le palet, par l'un des joueurs de l'équipe adverse. Oui, je précise "palet" car je me rappelle cette fois où je m'étais faite, limite, agressée par monsieur Delacroix car j'avais eu le malheur de dire "disque noir" au lieu de "palet". Mais bon passons... Pour en revenir au sujet, j'étais donc là contre mon gré. Comme à mon habitude, je n'avais pas réussi à dire non devant le visage suppliant de Thomas qui ne voulait pas y aller seul et je me retrouvais donc, ici, à la patinoire, moi qui suis une vraie frileuse et qui ne comprends rien à ce sport. Qu'est-ce que je ne ferai pas pour cet idiot...

Après être revenue, deux paninis à la main, dont l'un que je donnai à Thomas, j'entrepris de dévorer lentement et silencieusement mon casse-croûte, histoire de passer le temps. "Je vous présente Lilou, célibataire." Je clignais d'abord des yeux, espérant que ce que je venais d'entendre n'était que le fruit de mon imagination. Mais non... Mon crétin de meilleur ami venait vraiment de faire ce que je lui avais déconseillé de faire avant que le match ne commence. Je lui lançai alors un regard noir, pendant qu'il riait aux éclats comme un enfant de dix ans qui venait de faire une blague à l'un de ses amis. Ce mec... Je crois qu'on ne peut définitivement plus rien faire pour lui. Mon regard se tourna ensuite vers l'homme en question, à qui j'adressai un petit sourire gêné et un minuscule "Enchantée..." Je vous jure, Thomas ne perdait vraiment rien pour attendre. Je m'assurai alors que l'homme se soit retourné et ait reporté son attention sur la patinoire avant de frapper mon meilleur ami, de nouveau. "Aish... t'es vraiment con." Je fis ensuite mine de bouder et me consacrai à ce qui allait alors devenir mon occupation favorite : l'engloutissement de mon panini.

"Aish... t'es vraiment con." Propos sincères ? J'en doute fortement. Je la regardais s'engloutir le panini et entrepris de faire la même chose. Il était chaud et plutôt bon, malgré le lieu d'où il provenait. Je me ravitaillai pour la prochaine et dernière partie du match. J'avais encore peur d'un retournement de situation, pendant lequel mon équipe se ferait anéantir par son plus grand rival de la ligue. L'alarme retentit à nouveau et les équipes firent leur entrée dans la patinoire. Lilou devait s'impatienter et je commençai à regretter mon choix. J'aurais dû la laisser tranquille et la rejoindre plus tard. Elle devait s'ennuyer. J'ai un réel soucis avec les gens qui s'ennuient par ma faute. C'était d'ailleurs le cas pour ce soir. Toute façon, le mal est fait donc aucun retour en arrière était possible. Tant pis. Après tout, elle était mieux avec moi que chez elle toute seule en un soir de fête. J'ose l'espérer. Interruption. Voilà qu'on se faisait rattraper. Ils ne cessaient de marquer ces pauvres imbéciles. On était dans la bouse. Je commençais à m'enflammer, à râler et surtout à jurer. "MAIS BOUGEZ VOUS LE C*L BANDE D'IDIOTS ! " Pourvu qu'ils ne me reconnaissent pas sinon je risque de me faire taper à la fin du match. Option 1/ Par les personnes elle-mêmes. Option 2/ Par la famille ou les amis. Option 3/ Par les supporters. Cruel dilemme. Mais bon, au pire, je pousserai Lilou dans l'émeute et je me sauverai en courant, comme un mec très courageux.

Fin du match. Défaite. Pleurs et suicide étaient de mise. Cette soirée était devenu catastrophique. "Ma Lilou, je vais pleurer..." Je me réfugie dans ses bras, sans attendre son accord ou sa proposition plutôt. J'étais en deuil total. Je ne supportais pas l'échec et l'odeur qu'entraînait celui-ci. On était tous foutu. Thomas était triste. J'avais envie de tout casser et de porter plainte contre l'entraîneur. Les gens commençaient déjà à partir. "On devrait partir ou on attend que ça se vide? " Au moins, si on attend, on se fera pas chahuter par la population. C'est vrai qu'avec nos gabarits respectifs, nous allons pas faire long feu. J'ai beau faire pas mal de sport, niveau corpulence, je n'avais pas la masse du bodybuildé. Je ne pourrais pas protéger ma Lilou, bien que j'aimerais bien le faire.. Je me levai tout de même, ayant plutôt mal à mon fessier. Rester assis pendant des heures n'était pas vraiment confortable. Enfin, c'était un bon match quand même, malgré le score final..