J'avais raconté tout cela à mon meilleur ami, Matteo mais, il ne semblait pas du même avis que moi et alors que je m'énervais, que j'haussais le ton en leur reprochant un tas de choses, il avait le sourire aux lèvres et était prêt à éclater de rire. Des fois, je le comprenais vraiment pas ! Je faisais les quatre cent pas dans son petit appartement et c'est au bout de quelques minutes seulement qu'il se décida à me stopper dans mon élan en se positionnant face à moi. Paris calme-toi, s'ils t'ont caché tout ça, c'était uniquement pour te protéger. Il n'avait pas tord, peut-être que mes parents étaient des tueurs en série, des alcooliques qui ne savaient pas s'occuper d'un gosse ! Peut-être aussi que j'aurais passé le restant de mes jours dans cet orphelinat s'ils n'étaient pas venus me chercher. Mais, j'étais beaucoup trop têtue pour admettre que j'avais peut-être eu tord de m'emporter de la sorte... Alors tu es de leur côté ? Bah merci, je pensais qu'on était amis ! M'xclamais-je d'un ton froid et direct comme j'en avais l'habitude quand je sortais de mes gonds. Cette fois-ci, il ne se retint pas de rire et moi, je serrais les dents pour ne pas lui mettre mon point dans la figure. Je soupirais d'un air désespéré alors qu'il termina en me prenant par les épaules, en plongeant son regard dans le mien. On l'est ! Ils t'aiment plus que tout ok ?! Matt, je le connaissais depuis toujours, c'était comme un frère, un confident et aussi mon voisin d'enfance. Il m'avait tout appris -ou presque- et je lui devais beaucoup. C'était sans aucun doute la seule personne qui arrivait à me faire changer d'avis, à me faire admettre mes tords et le seul qui arrivait à me calmer, à me consoler quand je perdais pieds.

Cher journal,
Cela fait une éternité que je n'ai pas écrit, parce que je n'ai pas trouvé la force et le courage de le faire, parce que je n'en fais qu'à ma tête ces derniers temps. Après avoir appris le secret de ma famille, je ne suis beaucoup renfermée sur moi-même, j'ai perdu toute confiance en eux et, c'est vers Matteo que j'ai trouvé le réconfort et la sécurité. Il a toujours été pour moi un sorte de grand frère, de modèle, quelqu'un sur qui je pouvais compter dans n'importe quelles circonstances mais récemment, j'ai changé. J'ai grandi et, il ne semble pas l'avoir remarqué. J'aimerais qu'il me voit autrement que cette gamine sur qui il fallait veiller en permanence les dimanches après-midi alors que nous jouions dans la rue. Oui, j'aimerais qu'il me voit comme une jeune femme, comme une adulte responsable mais, je crois qu'il en est incapable... Hier soir, il est arrivé quelque chose et aujourd'hui, je ne veux plus sortir de chez moi, je me sens conne ! Matteo m'avait emmené à l'une de ses soirées alors que j'avais lourdement insisté. J'ai bu quelques verres, chose que je fais très rare parce que je ne supporte pas l'alcool et... Je l'ai embrassé. Oui, j'ai bien écrit embrassé ! Comment il a réagi ? Il est resté immobile, il m'a regardé et après, j'ai pris la fuite. Oh si tu savais comment je me sens ridicule, je ne sais pas pourquoi j'ai agi de le sorte. Sans doute parce que j'éprouve des sentiments beaucoup plus fort que l'amitié à son égard. Comment lui faire comprendre ça ? Il me considère comme sa petite soeur, rien de plus ! Je pense que je vais rester enfermer dans ma chambre jusqu'à la fin de mes jours, je ne peux pas faire comme si rien ne c'était passé, c'est la seule chose à faire. Je suis foutue ![/size]