❝ happy new year. ❞

Tous les ans il y avait cette fête pour le réveillon du nouvel an. Je n'allais pas y manquer, je m'y présentais toujours. J'avais dis à ma femme que je l'y rejoindrais, ma fille irait sans doute aussi mais comme elle ne me parlait pratiquement plus sauf pour me faire des reproches, je la laissais faire. Après tout, un jour elle se casserait les dents et moi je rigolerai... même si c'était plutôt méchant. Elle voulait jouer sa grande, une femme adulte, je la laissais. On verrait ainsi que je n'étais pas le père tortionnaire que tout le monde croyait. J'avais enfilé un smoking, ajusté une cravate et j'avais pris mes clés. Je m'étais promis de passer prendre Queen pour qu'elle n'ait pas le chemin à faire. Queen c'était un peu comme ma deuxième fille – moi gueulante, plus angélique, le rêve. Je l'avais pris sous mon aile à la mort de ses parents, étant donné que j'étais un ami proche de la famille. A ce genre de soirées je m'imposais le rituel de passer la prendre et de la ramener pour que rien ne lui arrive. J'étais parti aux environs de dix-huit heures trente pour aller chercher la jeune femme au centre ville, il ne fallut pas longtemps pour qu'elle m'ouvre la porte. « Votre carrosse est arrivé. » Fis-je avec une courbette. J'avais l'habitude de la faire rire, je préférais qu'elle rit qu'elle ne pleure. A l'enterrement de ses parents elle m'avait fendu le cœur et je savais que son père ou sa mère préférait la voir rire ou sourire. « Je te préviens tout de suite que je serai ton garde du corps attitré, Kaytlinn ne veut pas de moi, alors fais-moi au moins le plaisir que je sois le tien, mon but étant que les hommes ivres et pervers ne trainent pas autour de toi ! » Il nous avait pas fallu beaucoup de temps pour rejoindre le restaurant du centre ville où se déroulait la soirée. C'était toujours le même endroit que le maire choisissait et à force les habitués le connaissait par cœur. En entrant, on pouvait voir que la salle était joliment décorée pour l'occasion. Inconsciemment, peut-être était-ce mon instinct paternel, je regardais la salle du coin de l'œil pour voir si je ne voyais pas Kaytlinn, mais non. Il y avait du monde et pour le moment je ne voyais pas sa frimousse brune, du moment qu'elle n'était pas avec ce pervers de voisin cela m'allait. Je reposa ma concentration sur ma jeune cavalière. « Tu veux qu'on aille boire un verre ? Je surveille quand même le contenu du tiens. » Fis-je avec un sourire délicat.

Et voilà, le réveillon du nouvel an était arrivé et malgré le fait que je ne sois pas trop fête, il fallait que je me prépare pour Charlie. Ah Charlie, un ange tombé du ciel, il avait été là dans les moments les plus difficiles de ma vie et m'avait accueilli comme une vraie princesse quand j'étais arrivée à Montréal. Il m'a tout de suite pris sous son ail et je ne saurais comment le remercier pour tout ce qu'il fait encore pour moi. Un deuxième papa en quelque sorte.
Bref, il était 16h et il fallait que je commence à me préparer. Je savais qu'il n'arriverait pas en retard. J'étais donc partie prendre une petite douche avant de choisir la tenue que j'allais porter pour cette soirée exceptionnelle au restaurant. Avant d'enfiler ma belle petite robe, je m'étais maquillée légèrement afin de mettre en valeur mes beaux yeux et de corriger les quelques imperfections de mon visage. Après tout ceci fait, j'étais fin prête. Je me chaussa et a peine ayant mis ses superbes chaussures que quelqu'un frappa à la porte. Je savais que Charlie se tenait derrière cette porte et j'abordais déjà un énorme sourire. « Votre carrosse est arrivé. » Et voilà que je ne pu retenir un petit rire. Il savait comment me rendre heureuse et me faire sourire. Il était vraiment exceptionnel. Je l'invita à rentrer afin que je puisse prendre mon sac et ne pas oublier le necessaire. « Je te préviens tout de suite que je serai ton garde du corps attitré, Kaytlinn ne veut pas de moi, alors fais-moi au moins le plaisir que je sois le tien, mon but étant que les hommes ivres et pervers ne trainent pas autour de toi ! ». Je resta devant lui avec ce fameux sourire qui je savais le rendait heureux. Je savais comment se passait la relation avec sa fille et cette histoire me pinçait un peu le coeur. J'essayais donc de lui faire passer tout l'amour de "fille" que j'avais pour lui, afin qu'il sache que malgré tout, même si je n'étais pas du même sang, je l'aimais comme un père. "Charlie, je ne serais jamais mieux accompagné qu'avec toi et comme garde du corps tu es parfait. Je ne changerais de personne pour rien au monde. Tu sais que je t'aime comme un père". Sur ces paroles, je lui avais déposé un baiser sur la joue. Personne ne me toucherais, ca j'en étais bien consciente. En même temps, je ne serais sa protégée si il me laissait seule face aux hommes louchent et pervers.
Nous étions donc parti tous les deux a cette soirée organisée par le Maire, la salle que tous connaissait était vraiment très joliment décorée. Et je vis que Charlie cherchait sa fille qui n'était pas encore arrivé. J'aimerais tellement pouvoir faire quelque chose pour lui, lui rendre ce qu'il m'avait donné, le bonheur. Si il recupérait Kaytlinn, j'étais sur qu'il serait heureux. Alors peut-être qu'un jour j'irais parler à celle ci et faire les louanges de son père, tout ce qu'elle ne savait pas. Je croisais les doigts pour qu'au moins elle m'écoute. Mon regard quand à moi, cherchait Guillaume, Oui, que serait une soirée sans la personne avec qui je me chamaille sans arrêt. J'avais déjà eu une fête sans lui et à vrai dire ce n'était pas pareil. J'attendrais alors qu'il arrive afin de l'accueillir comme il se doit dans le restaurant, c'est à dire , l'humilier.
« Tu veux qu'on aille boire un verre ? Je surveille quand même le contenu du tiens. » Je ne pu une fois de plus que rire. "Je me doute bien que tu vas surveiller mais un verre ca me va. Et ne t'inquiètes pas pour moi. Et je te surveille aussi hein " Je lui fis un clin d'oeil avant de rejoindre près de lui, le bar. Il manquait la plupart des personnes, nous avions donc le temps nécessaire pour discuter un peu.

❝ happy new year. ❞

Comme tous les ans depuis plus de dix ans, l’invitation à la fête de nouvelle année du maire était arrivée dans votre boîte aux lettres. Ce n’était jamais une surprise, vous y passiez tous les ans votre réveillon du premier de l’an. Une occasion de plus de montrer à quel point vous étiez une famille unie. Cependant, aux vues des derniers évènements, tu commençais à douter de ce que cette soirée allait vous réserver. Vous y retrouveriez les mêmes personnes et il n’y avait aucune raison apparente que les choses se passent mal car après tout, ils n’avaient aucune raison de s’intéresser à ce qu’il se passait dans la maison des Duras. Tu espérais cependant que ton beau père ne soit pas présent, tu n’avais aucune envie de le croiser. Tu avais parlé de cette soirée à Kate quelques jours avant la date et elle t’avait dis que Guillaume lui avait proposé d’y aller avec elle. Tu t’étais contentée de sourire et tu avais gardé cette information pour toi, Charlie n’oserait pas faire une scène devant toute la ville, il devrait attendre que vous soyez rentrés à la maison. Charlie t’avait aussi dis qu’il ne t’accompagnerait pas jusqu’à la fête, il passait chercher Queen chez elle et vous vous retrouveriez là bas. Ca aurait été quelqu’un d’autre que Queen, tu n’aurais pas été rassurée mais tu savais que Charlie la considérait comme sa seconde fille alors tu lui avais souris et tu n’avais rien ajouté. Donc tu partirais toute seule, cela ne te dérangeait pas vraiment, tu n’avais pas toujours besoin d’être escortée. C’était l’occasion de sortir une belle robe du placard ou d’aller en acheter une et tu te décidais pour la deuxième option. Tu allas acheter une robe toute simple mais jolie, tu ne te pris vraiment pas la tête. Depuis toute petite, tu avais toujours adoré enfiler des robes, tu te sentais comme une petite princesse. Ton côté enfantin ne t’avait jamais quitté quand cela avait un rapport avec les princes et les princesses. Tu n’étais pas aussi naïve que quand tu étais petite, tu voyais bien que les choses ne se passaient pas comme ça dans le monde réel. Le soir même, tu avais donc enfilé ta robe, tu avais mis un peu de maquillage et tu t’étais occupée de ta coiffure. Charlie avait été le premier à partir puis Kate avait retrouvé Guillaume chez lui. C’était à toi désormais de fermer la maison ce que tu fis et tu montais ensuite dans la voiture en direction du restaurant où se déroulait tous les ans ce repas. On te laissa passer sans trop de problème et tu rentrais dans le restaurant un sourire sur les lèvres. On te débarrassa de ton manteau et tu vis ensuite que plusieurs personnes étaient arrivées. Kate était là avec Guillaume, ils se tenaient loin de Charlie et ils avaient bien raison. Celui-ci ne semblait pas avoir remarqué sa fille pour l’instant vu qu’il était occupé à discuter avec Queen. Tu décidais de ne pas aller les interrompre, ils ne s’étaient certainement pas vus depuis un moment. Tu t’approchais du bar à ton tour et pris une coupe de champagne en jetant un coup d’œil sur la pièce à la recherche d’une de tes connaissances …

❝ happy new year. ❞

Cette soirée s'annonçait tranquille, je ne comptais pas me prendre la tête une seule seconde, je voulais passer un peu de temps avec Queen puisque ces derniers temps je n'avais pas été spécialement présent avec tout ce que j'avais à faire. Tout se passait comme prévu, on était arrivé nettement à l'heure et je lui avais proposé de boire un verre directement. Je jouais ce soir le rôle du garde du corps, comme Kaytlinn ne voulait pas de moi et aussi car Queen était beaucoup plus conciliante que ma fille unique. A l'allée, ses paroles m'avaient beaucoup touché, elle disait qu'elle m'aimait comme un père et cela me rassurait de voir que je n'étais pas le genre de père tortionnaire que tout le monde croyait. Je m'étais approché du buffet pou récupérer deux verres. Je ne pouvais pas la priver d'alcool car elle était majeure et comme on disait : un verre ne faisait rien du moment qu'on se contrôlait. Justement, à l'instant même où je revenais je vis la tête de Guillaume, rien de bien alarmant jusqu'à là si ce n'était que sa cavalière n'était personne d'autre que ma fille. Il n'avait pas pris en compte ce que je lui avais dit. Avait-il réfléchi avant de venir ici avec ma fille sachant pertinemment que j'y serais ? Mes menaces, il ne les avait pas pris au sérieux ? Je tendis son verre à Queen. « Tiens. Ça t'ennuie si on se déplace un peu, je veux vérifier quelque chose de mes propres yeux. » Fis-je avec un sourire pour montrer que non, la colère ne prendrait pas le dessus. Pourtant du coin de l'œil je voyais Guillaume rire avec ma fille et lui faire des sourires qui me mettaient hors de moi. « Ah bon ? Tu veux me surveiller ? » Rigolais-je légèrement. « Tu crois que je vais faire une bêtise ? » Ah vrai dire, oui je pourrais bien faire une bêtise ce soir si je voyais un geste déplacé de ce pervers de voisin sur ma fille, mais ça personne ne s'en doutait. Je marchais légèrement jusqu'à voir ma femme. Elle ne réagissait même pas à cet hurluberlu ? J'étais toujours en compagnie de Queen mais je m'approchais légèrement de mon épouse avant de prendre la parole. « Donne moi une seule raison que je n'aille pas le trancher en morceau à cet instant. » Je ne rigolais même pas, non car jamais au grand jamais je ne voudrais que ce type pose les mains sur ma fille.

❝ happy new year. ❞

Tu étais tranquillement près du bar et tu regardais les gens autour de toi. Cela faisait un moment que tu ne t’étais pas retrouvée dans une de ces fêtes. Aucune ne s’était présentée sinon Charlie t’en aurait parlé, vous y alliez toujours en famille. Ce soir n’était pas une exception à part que vous n’étiez pas arrivés en même temps. Cela ne te dérangeait pas, ton mari était occupé à discuter avec Queen et tu le laissais tranquillement faire. Tu doutais que ta fille ait réellement envi de te voir vu qu’elle était venue avec Guillaume. Tu espérais juste que Charlie ne lui remettrait pas son poing dans la figure cette fois, ce serait assez fâcheux devant toutes les personnes présentes à ce repas. Et puis ce n’était pas comme si votre famille n’avait pas assez de soucis à gérer en ce moment, non vous pouviez définitivement vous passer de ça. Et pourtant, tu savais qu’il allait tout faire pour gâcher leur soirée quand il se rendrait compte de ce qui se tramait à quelques mètres de lui. Pour l’instant tu profitais de ce moment de solitude parce que tu savais que bien assez tôt quelqu’un allait venir te voir et à partir de ce moment tu ne serais plus tranquille de toute la soirée. Tu connaissais certaines personnes de visage seulement alors que tu pouvais replacer certaines dans un certain contexte. Certaines personnes étaient des amis, d’autres des connaissances. Alors que tu lançais un sourire à ta fille, tu entendis à ta gauche : «On trinque Sarah ? » Tu te tournais vers lui et lui souriais gentiment. Bien sûr que tu allais trinquer avec lui. Tu ne le connaissais pas très bien mais c’était un garçon vraiment gentil. Tu levais ta coupe de champagne en disant : « A la tienne Thomas ! » Tu bus une petite gorgée avant de lui demander : « Tu vas bien ? » Alors que tu avais arrêté d’observer la salle autour de toi pour te concentrer sur ton interlocuteur, tu ne pus t’empêcher de voir que ton mari s’approchait à grands pas vers toi. Tu le connaissais par cœur et même s’il essayait de rester calme, tu savais qu’au fond il bouillait de rage. Il avait dû apercevoir Kate et Guillaume quelque part dans la foule. Il arriva rapidement à tes côtés et te dit : « Donne moi une seule raison que je n'aille pas le trancher en morceau à cet instant. » Tu regardais dans la direction de ta fille et tu vis que les deux jeunes gens étaient tout simplement en train de discuter, rien de bien méchant. Ce que tu ne comprenais pas c’était cette haine de Charlie pour Guillaume. Ce que tu te demandais c’était si celle-ci était réservée au jeune homme ou si elle serait la même pour tous les hommes qui l’approcheraient. « Et bien ils sont simplement en train de discuter et il n’a pas ses mains sur elle ? » Après tout, c’était mieux d’essayer quelque chose. Ta nouvelle mission ce soir serait d’éviter une catastrophe entre Guillaume et Charlie. « Laisse-les Charlie, pour l’instant ils ne font rien de mal et d’après ce que je vois, Guillaume ne se laisse pas vraiment impressionner. » Tu faisais référence à la fois assez récente où Charlie s’était rendu chez lui pour le menacer un peu de trop s’approcher de Kate et où cela ne s’était pas très bien terminé. Voyant la jolie blonde à côté de Charlie, elle lui dit : « Bonsoir Queen. Tu vas bien ? Vous voulez un verre de champagne tous les deux ? » Leur demandas-tu avec un sourire.

Elle ignorait pourquoi elle avait accepté. Au fond, elle ne savait pas pourquoi elle avait répondu "oui", ce jour-là, quand Timéo lui avait demandé si elle voulait bien l'accompagner au repas organisé par le maire de la ville. La surprise, oui, c'était probablement ça, l'unique raison. La surprise d'être l'objet d'une telle invitation, et l'étonnement de voir qu'elle pouvait intéresser un jeune homme, amicalement ou... Non, elle n'y pensait pas vraiment. Timéo était un élève de la faculté et, même s'il était plus que gentil et plutôt mignon dans son genre, elle ne s'imaginait pas vraiment vivre une belle histoire d'amour avec lui. Pour autant, avec le recul, lorsqu'elle y avait repensé le soir même, elle n'avait pu se résoudre à revenir sur sa décision et à refuser de l'accompagner. Après tout, mieux valait être accompagnée pour se rendre à une réception de ce genre, et la compagnie de Timéo était suffisamment plaisante pour qu'elle ne s'en prive pas. Aussi, elle s'était soigneusement préparé le jour-même du repas, occupant à peine une heure le temps de se coiffer, et d'avoir un air passablement branché pour ne pas trop faire tâche dans l'assemblée. La jeune femme avait opté pour une petite robe noire, assez classique, courte sans pour autant faire allumeuse, mais dans laquelle elle se sentait plutôt à l'aise - ce qui, dans de telles circonstances, ne serait pas de refus. Préparée et pomponnée, elle n'avait attendu que quelques minutes avant que son cavalier ne sonne à la porte, si bien qu'elle n'avait pu que le complimenter sur sa ponctualité, avant de le complimenter sur son apparence. « Tu... tu es vraiment très élégant. » Un léger sourire avait accompagné ses paroles, avant qu'elle ne baisse les yeux sans vraiment s'en rendre compte. Elle n'avait jamais réellement été invité par un jeune homme, avant ce soir, alors elle ne savait pas vraiment si ce qu'elle faisait été juste ou pas, et espérait sincèrement que Timéo ne soit pas gêné par sa présence.
Le trajet avait été plutôt rapide jusqu'au restaurant, pour un bien ou pour un mal, elle n'en avait aucune idée pour le moment. Allait-elle rencontrer des gens qu'elle connaissait ? Pour elle qui n'avait jamais vraiment eu l'occasion de côtoyer le gratin de Montréal, participer à une soirée d'une telle envergure était un évènement à lui tout seul. Peut-être qu'elle y croiserait des élèves de sa faculté... ou même des collègues après tout. A cette idée, elle ne put s'empêcher de penser à un certain confrère en particulier et de se mordiller la lèvre en se demandant vaguement s'il était du genre à participer à ces galas. Leur dernier -et seul- rendez-vous -qui n'en avait même pas été un officiellement- s'était écourté bien trop rapidement pour qu'elle en sache plus sur lui, et elle le regrettait de plus en plus. Qu'allait-elle bien pouvoir faire, si elle le croisait ? Probablement rien, en y réfléchissant. Elle bafouillerait de loin, oserait à peine l'approcher, et se conforterait dans l'idée qu'un homme aussi séduisant que lui mérite une bien meilleure compagne qu'elle. Après tout, si ça se trouvait, il était déjà fiancé, ou fréquentait même quelqu'un. Elle n'en savait rien, et put même rajouter cette idée à la liste des choses qu'elle ignorait à son sujet -liste qui était déjà bien longue, à son plus grand regret. Une pression contre son bras la fit heureusement sortir de ses pensées et, accompagnée de son cavalier d'un soir, elle entra dans le restaurant, osant à peine jeter un coup d'oeil aux personnes déjà présentes. Le cadre était beau, somptueux même et, à peine avait-elle fait quelques pas qu'elle se sentait déjà mal à l'aise, hésitant à s'avancer un peu plus. Sa veste débarrassée, elle se rapprocha de Timéa, hésitant de plus belle avant de lui glisser quelques mots, un sourire embêté sur les lèvres. « C'était.. vraiment gentil de m'inviter, Timéo mais... tu as déjà participé à...des soirées de ce genre ? » Elle lui jeta un coup d'oeil, guettant sa réaction en se maudissant intérieurement. Elle avait honte. Honte d'apparaître comme une jeune femme niaise qui ne savait pas comment se comporter.

Ce soir-là, j'avais pris un peu plus de temps pour me préparer à sortir. Effectivement, ce n'était pas une de ces fameuses soirées entre amis, dans une boîte. Ce soir, c'était une soirée organisée par le maire pour la nouvelle année. Je me devais donc de faire bonne impression. Pour cela, bien que je n'ai pas envie de passer pour un snob en costard, j'avais donc enfilé un jean qui faisait un temps soit peu soigné accompagné d'une chemise noire. Je jettais un coup d'oeil à l'heure pour m'assurer que je n'étais pas en retard afin d'aller chercher la belle Grace, que j'avais choisi d'inviter pour cette soirée. Je n'avais pas vraiment idée de pourquoi j'avais fait cela, je savais juste que je n'allais pas le regretter. De ce que je connaissais de Grace, c'était une jeune femme très respectable. Bien qu'elle soit professeur à la faculté, je n'étais en aucun cas gêné de l'avoir invitée, étant donné qu'elle ne faisait pas parti de mes professeurs. Après m'être assuré que tout était parfait et que je ne ferais pas tâche lors de cette soirée, je me rendis chez ma cavalière pour ce soir. J'avais alors sonné avec rapidité et, je n'avais pas attendu longtemps avant qu'elle vienne ouvrir la porte. Elle se trouvait devant moi, vêtue d'une somptueuse robe noire qui la rendait encore plus magnifique qu'elle ne l'était déjà d'habitude. Je lui adressais un sourire. « Tu... tu es vraiment très élégant. » Cette phrase me fit sourire encore plus que ce n'était déjà le cas et je m'empressais d'y répondre. « Que devrais-je dire, pour ma part? Cette robe te va vraiment à merveille, tu es magnifique.. » J'avais ponctué cette phrase d'un sourire sincère. Nous avions alors décidé de prendre la route en direction de la soirée. Alors que nous arrivions près de la salle où se déroulait la fête, je remarquais que ma cavalière semblait quelques peu perdu dans ses pensées. J'exerçais alors une légère pression contre son bras pour la ramenait sur terre et nous entrions enfin dans la grande salle. Je parcourais celle-ci du regard, cherchant quelques visages familiers mais n'en croisait aucun, du moins pour le moment. « C'était.. vraiment gentil de m'inviter, Timéo mais... tu as déjà participé à...des soirées de ce genre ? » C'était la question piège, pour moi. Je n'avais jamais participé à des soirées élégantes, en dehors des fêtes familiales et encore, il n'y avait que Nélha et moi. Même si cette dernière m'obligeait à être toujours très élégant. « Eh bien.. Je dois dire que non, je n'y suis pas vraiment habitué.. » A l'instant où je finissais ma phrase, je remarquais que Grace semblait fixé quelque chose, je tournais alors mon visage également, accompagné de ma curiosité légendaire et y découvrit deux jeunes gens qui s'embrassaient. De là où je me trouvais, je pu reconnaître le jeune homme, que je croisais souvent à la bibliothèque. Il me semblait qu'il se prénommait. Et, bon dieu, ce qu'il avait mauvais goût en matière de lecture.

La soirée venait à peine de commencer, et elle avait déjà envie de s'enfuir. Disparaître, loin, au fond d'un clapier, d'un trou de souris, de n'importe quoi, mais juste de disparaître de la vue de tous ces gens, et d'oublier la scène qui se déroulait sous ses yeux. Elle ne se faisait pas d'espoirs, oh non. Ou plutôt elle s'en était bien trop fait. Elle n'en savait trop rien, elle ne savait plus grand chose, à vrai dire. Interdite, elle fixait sans les voir réellement le couple qui venait de s'échanger un baiser sur la piste de danse, ayant un pincement au coeur en pensant à ce mot. Couple... Oui, parce qu'ils semblaient en être un, pour ce qu'elle pouvait en voir. Un couple... Et voilà que son prince charmant s'était déjà entiché d'une princesse, comme elle avait pu s'en douter. « Eh bien.. Je dois dire que non, je n'y suis pas vraiment habitué.. » La voix de Timéo semblait lui venir de loin, très loin, comme lors d'un de ces mauvais rêves qu'elle détestait tant. Est-ce qu'elle était au beau milieu d'un cauchemar ? Est-ce qu'à force de rêver son imagination s'était retournée contre elle ? Si seulement... Les battements douloureux de son coeur étaient tout ce qu'il y avait de plus naturel, et le brouhaha ambiant de la salle également. Ce n'était ni un mirage, ni une illusion amère - simplement la violence d'une réalité qu'elle redoutait. La bouche entrouverte sous le coup de la surprise, la jeune femme mit quelques secondes avant d'enfin quitter Aidhàn des yeux, baissant misérablement la tête pour fixer ses chaussures un bref instant. Elle n'aurait jamais du venir. Elle aurait mieux fait de refuser, et de rester chez elle, bien tranquillement, à bouquiner sur son vieux canapé. Elle n'aurait jamais vu ça, n'en aurait pas souffert, et tout aurait été pour le mieux. Pas de douleur, pas de pincement au coeur, elle aurait sûrement continué à nourrir des sentiments à son égard... pour rien. Mordillant sa lèvre inférieure, elle tenta de chasser ses mauvaises pensées, d'oublier toutes ces idées qui tourbillonnaient dans son esprit. Elle était venue dans l'espoir de passer une agréable soirée, après tout, non ? Pauvre Timéo... que pouvait-il bien penser d'elle à présent ? Elle releva la tête vers le jeune homme, sans oser le regarder trop longtemps dans les yeux. « Euh je... pardon je... » Je ne t'écoutais pas ? Non, ce n'était pas le genre de chose qui se disait, surtout pas à un jeune homme aussi gentil. A la place, elle opta pour « Je ne faisais pas vraiment attention... », assortissant ses paroles d'un petit sourire désolé. Se concentrer sur Timéo et tenter d'oublier cette scène autant que la boule douloureuse qui se formait au creux de son ventre - voilà ce qu'il lui restait à faire, et tout se passerait pour le mieux. Aussi, elle releva de nouveau les yeux vers lui, tournant légèrement sur elle-même pour ne plus être face à la foule et lui glissa quelques mots, essayant de garder son sourire aux lèvres. « Est-ce que ça te dirait d'aller... boire quelque chose... ? » Elle n'était pas réellement une bonne danseuse et, quitte à oublier, s'éloigner vers le bar semblait être la meilleure option. D'autant plus qu'un petit verre ne serait pas de refus.

Cette soirée semblait unique en son genre. J'avais l'habitude on va dire, j'ai plutôt grandi dans ce genre de milieu. La seule raison pour laquelle je viens est sans doute parce que je suis une Cartwright, sinon je n'aurai pas bougé un pied de ma maison. Bref, j'avais enfilé une magnifique robe rose, enfin plutôt saumon. Je finissais de me maquiller, arrangeais un peu ma chevelure blonde vénitienne (en gros j'suis rousse hein). J'ai pris un taxi pour aller au restaurant, je ne m'imaginais pas vraiment conduire ma voiture aujourd'hui. Une fois sur place, je paye le chauffeur et regarde juste autour de moi. Tout était magnifique, vraiment. Dès que j'ai remarqué le bar j'ai été me servir un verre, longue journée quoi. Je vois Aidhàn, avec une jolie blonde très même. Non plus que ça magnifique. Il était en veine ce soir, après le (cours) baiser qu'ils avaient partagé j'étais presque contente quoi puis j'ai vu se regard pour Grace. « Ohoh. » Il était mal, c'est clair. La blonde par, l'autre blonde et bien.. Discute avec Timi et lui il est là, tout seul. Misérable, mais hilarant. Bref, mon verre était déjà fini, j'aime le champagne. Je m’apprêtais à poser mon verre et à aller en prendre un autre mais je croise le regard de Guillaume, il était avec une brune, je ne sais qui. Je lui fais un léger sourire, n'osant pas trop me mettre en avant. Était-il venu avec elle ? Je ne pouvais pas trop le juger, ni lui en vouloir, je n'étais pas venus avec lui tout de même.

Charlie m'avait donc offert un verre et je savais bien qu'il surveillait l'arrivée de sa fille.. Et c'est d'ailleurs à ce moment là que celle-ci arriva, au bras de Guillaume . Il était donc bien de la partie ce soir et mes yeux vinrent à pétiller de malice. Je savais qu'il n'allait pas rester longtemps sans me lancer une insulte malgré le monde qui était autour de nous. Quand mon regard se reporta sur mon protecteur, je vis cette envie de meurtre si je puis dire. Il n'aimait donc pas mon copain de chamailleries. Mais il fallait que j'arrive à le résonner. Mais je ne serais sans doute pas la seule à le faire quand je vis Sarah, la femme de Charlie arriver. Elle était vraiment magnifique, comme toujours. Et elle était accompagnée d'un de mes amis, Thomas avec qui je passais de super moments à plaisanter et faire n'importe quoi quand nous avions bu. Et je ne pu que lui adresser un sourire. Mais mon deuxième père, m'inquiétais si bien qu'il me demanda si ça ne dérangeait en rien si on se déplaçait pour qu'il vérifie quelque chose de ses yeux. Quand il me demanda si j'étais sur qu'il allait faire une bêtise, je lui fis un sourire qui en disait long. Je savais qu'il était capable du pire si il arrivait quelque chose à sa fille. Je comprenais tout à fait son ressenti, après tout il avait cet instinct paternel qui était en lui. Mais j'espère qu'il ne ferait rien, car malgré tout Guillaume je l'aimais bien. Même si je ne montrais que le contraire. Charlie se rapprocha de son épouse & j'entendis ses paroles. Il était furieux je le savais mais essayait de ne rien laisser paraître. "Charlie, ne fais pas une bêtise pareil, pas ici, pas aujourd'hui, laisses ta fille profiter de sa soirée. Je surveille Guillaume si tu veux, fais moi confiance s'il te plait, ne le touche pas.." Il avait fallu encore une fois que je défende ce jeune homme qui était un peu comme un ennemi. Mais il était inimaginable qui lui arrive quelque chose, pas aujourd'hui et encore moins par la figure paternel que je me faisais de Charlie. J'espérais juste qu'il m'écouterait et qu'il me ferait confiance. Et je jeta donc un regard complice à sa femme... Qui j’espérais comprendrais ce que je ressentais à ce moment là.
La salle se remplissait petit à petit et je vis plusieurs visages familiers, mais mon regard se porta vers Thomas qui accompagnait la femme de Charlie. Je lui fis un sourire avant de venir vers lui. "Alors tu es prêt pour ce soir mon cher ami?". Je lui adressa alors un clin d'oeil en regardant l'alcool qui se portait prêt de nous. Puis je me retourna un moment afin de pouvoir regarder qui arrivait dans ce restaurant où le maire nous avait tous conviés.

Puis je vis bien que beaucoup de monde avait le regard fixé sur un couple qui dansait au milieu de la scène si on pouvait l'appeler ainsi. Il s'agissait d'Aidhàn, mon professeur de littérature, que j'aimais beaucoup d'ailleurs. Mais un détail me choqua déjà d'entrée, il n'était pas avec Grace, la femme avec qui j'essayais de le pousser. Et oui, j'étais bien l'une des seules élèves à avoir vu ses yeux pétiller quand il apercevait cette femme qui était également professeur. J'observais le spectacle quand je le vis embrasser cette demoiselle. Mon regard se leva au ciel quand je vis cette Kaelyn, il me semblait que c'était son prénom, partir, suivit d'Aidhàn qui lui criait qu'il allait tout expliquer... Je n'attendais qu'une chose, qu'il me regarde et qu'il comprenne qu'il avait fait une erreur sous le regard de Grace. Et qu'il devait à tout prix se faire pardonner... Je ne voulais que le bien de tout le monde.